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Exportation de porcs : De Rugy voit gros

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Le député écologiste compte 750 000 porcs bretons envoyés aux abattoirs en Allemagne. Une ficelle trop grosse pour dénoncer les incohérences de la filière porcine...
publié le 4 novembre 2013 à 20h06
«Vous savez qu’il y a 750 000 porcs qui sont abattus en Allemagne, produits en Bretagne, qui traversent toute la France dans des camions, et qui reviennent ensuite dans des entreprises de transformation.»

François De Rugy, député EE-LV, le 30 octobre sur i-Télé.

INTOX. Fermeture des abattoirs Gad, mobilisation des «bonnets rouges» contre l'écotaxe : la crise industrielle bretonne donne du groin à moudre aux politiques français. Invité sur le plateau d'i-Télé mercredi, le député EE-LV François de Rugy tente d'attirer l'attention de Laurence Ferrari sur les incohérences de la filière porcine : «Vous savez qu'il y a 750 000 porcs qui sont abattus en Allemagne, produits en Bretagne, qui traversent toute la France dans des camions, et qui reviennent ensuite dans des entreprises de transformation». En clair, le secteur est en crise parce que l'on envoie une part trop importante des porcs français se faire abattre en Allemagne, où la mains-d'œuvre est moins chère.

DESINTOX. Sur ce dernier point, l'indignation de François de Rugy est légitime. Un rapport publié en janvier 2012 par le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux note ainsi que «les abatteurs-découpeurs allemands bénéficient d'un avantage important en matière de coût du travail». L'Allemagne, qui n'a pas de salaire minimum, a en effet une interprétation extensive de la directive Bolkestein de 1996, qui encadre le recours aux travailleurs étrangers «détachés». Un collectif d'organisations françaises a d'ailleurs déposé plainte devant la Cour de justice de l'UE pour dénoncer l'emploi de salariés venus d'Europe de l'Est travailler dans les abat