Menu
Libération
Interview

«Etre plus clivant n’est pas forcément un atout»

Article réservé aux abonnés
François Miquet-Marty, de l’institut Viavoice, analyse l’image de l’ex-patronne du PS dans l’opinion.
publié le 6 novembre 2013 à 21h51

Directeur associé de l'institut Viavoice, François Miquet-Marty ausculte la perception par l'opinion de Martine Aubry, ex-rivale de François Hollande à la primaire socialiste et plébiscitée par 65% des sympathisants de gauche pour entrer au gouvernement, selon un sondage Ifop publié dans le dernier Journal du dimanche.

Quelles qualités les Français reconnaissent-ils à Martine Aubry ?

Elle a une stature, liée à son caractère comme à son expérience de ministre, en particulier les cinq ans passés au ministère du Travail sous Lionel Jospin. Elle combine une capacité à faire preuve d’autorité et un lien avec les gens.

Dans une étude qualitative que nous avions menée sur elle il y a un an, le premier item qui ressortait très largement était : quand elle parle, on comprend ce qu’elle dit. Martine Aubry a une capacité à porter un discours politique et à être entendue, dans tous les sens du terme, par des catégories de populations très variées. Et notamment modestes ou en situation difficile. Autant de qualités pas si courantes par les temps qui courent. Elle a également l’image d’une responsable politique authentique, même si la majorité des Français explique ne pas en savoir beaucoup sur elle. Il reste un mystère Martine Aubry, une forme d’interrogation sur la femme derrière la politique.

Sa popularité se nourrit-elle aussi de son silence ?

Oui, c’est un effet d’aubaine. Un peu comme Alain Juppé à droite, et il est d’autant plus fort que la gauche au pouvoir est dans la turbulence.

Croyez-vous à la théorie du retour de Martine Aubry au premier plan du gouvernement ?

Elle fait de bons scores dans les sondages, mais je ne suis pas persuadé qu'elle soit pour autant le recours que