Hier Christiane Taubira a été ovationnée dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Certes pas par tout le monde. A droite, les députés sont restés assis. Mais les élus de gauche et du centre se sont levés pour manifester leur soutien à la garde des Sceaux après les attaques racistes dont elle a été l'objet. Dans une interview parue hier dans Libération, Christiane Taubira regrettait que ces propos xénophobes n'aient pas jusque-là suscité de réaction «à la mesure». Elle prenait bien soin de préciser : «Le sujet, ce n'est pas ma personne.»

Mais quand la garde des Sceaux d'un pays se retrouve confrontée (entre autres) à une préadolescente entourée d'adultes hostiles au mariage homosexuel qui crie : «La guenon, mange ta banane» ou à une candidate FN qui explique : «Je préfère la voir dans un arbre après les branches que de l'avoir au gouvernement», il s'agit d'une «attaque au cœur de la République», expliquait la ministre. Interrogé sur le sujet, Christian Jacob, chef de file UMP au Palais-Bourbon, a jugé hier qu'il n'y avait pas «une déliquescence particulière» de la société, tout en condamnant «ces propos racistes avec la plus grande fermeté».

Lors de la séance de questions au gouvernement, Christiane Taubira a entendu la solidarité exprimée par un député UDI de Polyné