Brignoles : le FN gagne. Bretagne, la rue gronde : paysans, ouvriers, marins, chauffeurs et patrons expriment un ras-le-bol puissant. Primaire UMP : on bourre les urnes. Primaire PS à Marseille : des militants sifflent le Premier ministre. Droite : où est la ligne ? Gauche : où sont le projet, la vision, la confiance ? Le retournement de la courbe du chômage est-il notre seule espérance ? Prions : Noël approche !
Pourtant, je ne crois pas que tout s’effondre et se défait. Malgré la sortie difficile d’une crise violente, malgré la souffrance de certains, perdus face au chômage, malgré un espace politique d’une violence incroyable : jamais ceux qui ont perdu les dernières élections n’étaient redevenus si sûrs d’eux aussi vite depuis les années 30 ; jamais ceux qui gouvernent n’avaient aussi mal organisé leur riposte et la présentation de leurs projets. Ces deux constatations expriment, je crois, que ce qui les oppose n’est plus le fond de l’affaire !
Car ce qui désoriente aujourd’hui la société, c’est qu’elle est plutôt en avance sur ses politiques. La société nous dit d’étude en étude qu’elle se réorganise ; elle se fragmente en réseaux familiaux, collaboratifs, générationnels. Par modes de vie, habitus partagé, identités transmises, réseaux d’anciens élèves, territoires partagés. La société se fragmente, mais 75% des gens sont heureux ! Pour beaucoup, on y vit bien - et c’est tant mieux. Mais cela ne suffit pas. Ni pour ceux qui vivent mal - chômeurs en régions en crise, femme