La consigne est à chaque fois la même : «Tout cela doit rester entre nous.» Quand il reçoit un grand patron, François Hollande exige de son interlocuteur la plus grande discrétion. «Pour parler en confiance», ajoute-t-il souvent. Ces rendez-vous ne sont jamais inscrits à l'agenda du chef de l'Etat. Et personne ne souhaite les évoquer ouvertement. Les patrons dont Libération a pu recueillir les confidences ont d'ailleurs tous pris les mêmes précautions. «D'accord pour vous recevoir, mais je ne veux pas apparaître.» Ils parleront, mais anonymement. Certains iront jusqu'à nier l'évidence - «Ah bon, on vous dit que je vois le Président ? Ecrivez que c'est l'Elysée qui le dit, mais pas moi.» Les grands patrons français qui chuchotent à l'oreille de Hollande entretiennent ce privilège comme un talisman aux pouvoirs magiques. Par coquetterie, ils aiment l'enrober de mystères et de secrets. Pour l'Elysée, c'est évidemment une autre affaire. Il ne s'agirait pas d'accréditer l'idée d'un François Hollande sous influence patronale. «Président des entreprises», d'accord, mais surtout pas «président des patrons». «Il rencontre aussi les leaders syndicaux sans que personne ne le sache» , défend un collaborateur. Une chose est sûre : depuis un an et demi, les patrons ont retrouvé le chemin de l'Elysée. Sarkozy les maltraitait, Hollande les soigne. «Pour lui, le monde patronal était une terra incognita, il a
Enquête
Hollande, un président entreprenant
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par Grégoire Biseau
publié le 11 novembre 2013 à 20h26
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