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Analyse

L’exécutif ne croit pas à l’embrasement

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Le Premier ministre dénonce une récupération politique par la droite.
publié le 12 novembre 2013 à 21h36

Leur boussole est à ce point déréglée que certains socialistes en sont à invoquer le général de Gaulle. «Ce qu'il nous faudrait aujourd'hui, c'est un discours gaulliste, modernisateur et républicain», plaide un pilier de la majorité au retour d'un nouveau week-end de déprime socialiste où le chef de l'Etat s'est fait siffler lors des cérémonies du 11 Novembre.

De l'homme à l'institution, il n'y a qu'un pas, et l'exécutif n'entend pas laisser passer cet «affront» à la République. Dénonçant pêle-mêle le procès en illégitimité de la gauche - «cela a cours depuis François Mitterrand», a rappelé le Premier ministre hier matin - et l'instrumentalisation politique de colères disparates. Tout l'enjeu, pour le gouvernement, consiste en effet à ne pas alimenter le fantasme d'un embrasement.

«Frustration». A l'Elysée, on refuse «d'agglomérer des événements qui n'ont aucune relation entre eux sauf pour mener à dessein un procès en illégitimité de François Hollande». Les conseillers du Président notent que le mouvement social de grande ampleur prédit sur les retraites n'a pas eu lieu. «On sait qu'il y a aujourd'hui un mécontentement, et qu'il est fort. Mais on n'a pas le sentiment d'une situation explosive, plutôt celui d'une grande frustration», explique un proche du chef de l'Etat. «On a longtemps dit que Sarko a hystérisé la société. On découvre que c'est peut-être un peu plus compliqué que ça…»