Son bureau est au fond d'un couloir, après plusieurs dédales et escaliers discrets. «Ça se mérite d'arriver jusqu'ici», plaisante-t-il. Mais les députés savent très bien où trouver Christian Eckert, l'un des élus les plus sollicités de l'Assemblée. Peu médiatique, mais très exposé. Pas vraiment connu mais incontournable. Et pour cause, Christian Eckert, 57 ans, député PS de la 7e circonscription de Meurthe-et-Moselle est le rapporteur général de la commission des finances. L'intitulé est austère et recouvre un travail considérable, «l'un des plus lourds, dans cette maison». Qui, en fait, touche la vie de tous, au quotidien.
«Beaucoup de couleuvres»
A cette fonction, il assure la séparation des pouvoirs entre le législatif et l'exécutif. Quand arrive le projet de loi de finances, au milieu de l'été, il l'ausculte, épaulé par une dizaine d'administrateurs de l'Assemblée «de très haut niveau», précise-t-il. Ils analysent, décortiquent, évaluent le projet du gouvernement, mais aussi les amendements des députés.
Dès septembre, les réunions se multiplient avec les ministres de l'Economie, du Budget, le Premier ministre ou la présidence, pour travailler le texte avant sa présentation au conseil des ministres. «On regarde si on ne nous raconte pas trop de salades, si les équilibres sont respectés. Si telle mesure est bel et bien financée.» D'une certaine façon, la concertation commence tout de suite… Après le travail en commission, à l'automne, la discussion en séance dure