Un cri de colère républicaine. Une colère qui n’est donc ni de gauche, ni de droite mais la manifestation d’un effroi face au délitement de ce qui nous tient ou nous tenait unis, rassemblés dans une même histoire et une même géographie. Depuis de trop longs mois maintenant, et pour n’en rester qu’à la face la plus visible de l’espace public, ce sont une somme de mots et d’actes qui transgressent les lois élémentaires, profondes, fondatrices du pacte républicain. Des mots et des actes qu’on pensait sans doute naïvement d’une autre époque, confiant dans la marche de la démocratie et l’œuvre utile, essentielle, cardinale de l’école. Des roms stipendiés à Christiane Taubira traitée de singe, de l’antisémitisme à l’islamophobie, des huées lors des moments de recueillement où la Nation rend en hommage à ceux qui sont morts pour elle aux jacqueries qui dénient à l’Etat le droit d’agir, le scénario est sinistre. Et interpelle, j’y reviens, j’y insiste, l’ensemble des républicains pour une raison simple : ce qui se détruit et se dissout sous nos yeux, à une vitesse vertigineuse, prendra des années à être reconstruit. Et laissera, au plus profond des personnes directement visées et des citoyens qui se sentent comptable de la qualité de la vie commune, des blessures profondes et pour certaines irréversibles. Réfléchir, agir, se mobiliser, se compter, réarmer le débat et le combat intellectuel sont désormais les tâches qui nous attendent. Pour que la salutaire colère ne reste pas vaine
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Contre le racisme, une colère républicaine
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par Nicolas Demorand
publié le 15 novembre 2013 à 16h00
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