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Billet

Jean-Marc Ayrault droit dans ses bottes

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La réaction du Premier ministre à son impopularité n'est pas sans rappeler un de ses prédécesseurs à Matignon, Alain Juppé.
Jean-Marc Ayrault, le 14 novembre, à Matignon. (Photo Patrick Kovarick. AFP)
publié le 15 novembre 2013 à 13h16

Nous y voilà. Dix-huit mois après son arrivée à Matignon, Jean-Marc Ayrault décroche le titre de Premier ministre le plus impopulaire de la Ve République. «Il y a donc plus impopulaire que moi…», confiait en début de semaine Alain Juppé à quelques journalistes. Toujours meurtri par son passage à Matignon qui se solda par la calamiteuse dissolution de 1997, le maire de Bordeaux passe aujourd'hui pour un sage de la vie politique française, louangé à droite comme à gauche.

Gouverner avec une vingtaine de points de bonnes opinions n’est guère tenable sur la durée. Les ministres chuchotent, guignant sans élégance votre place. Les députés paniquent, jouent les francs-tireurs ou partent dans des tirades ingrates. Les médias vous harcèlent. Quant au chef de l’Etat, il caresse le bouton de votre siège éjectable en dépit du total soutien affiché… Bref toujours moins d’oxygène.

Lorsque l'autorité sur l'édifice majoritaire chancelle, il reste les formules pour donner le change. «Je n'ai pas la main qui tremble», a lancé Jean-Marc Ayrault, vendredi, sur France Info. Les sondages? Pff… «Si j'avais l'œil fixé uniquement (sur eux) chaque matin alors je ne pourrais pas faire mon travail de manière sereine.» Les réformes engagées? «Elles bousculent […] des corporatismes, des peurs.» Et puisque l'heure était à l'empilement des clichés de circonstances, le Premier ministre s'est lâché: «maintenir le cap», «faire preuve de fermeté et je dirais même de fermet