On ne commémore pas un jour de honte. Mais personne, à droite, ne peut oublier le cataclysme de novembre 2012. Ils seront nombreux, ce matin, à se refaire le film : Copé le soir du 18, se proclamant vainqueur d'une élection digne d'une république bananière, Fillon le lendemain, livide, parlant de «mafia» et de «fracture morale». Et le pire était à venir : le 21, les fillonistes révèlent que trois départements n'ont pas été comptabilisés. Ils se proclament à leur tour vainqueurs. L'inoubliable Cocoe, commission chargée du contrôle des opérations électorales, confirme pourtant Copé à la présidence de l'UMP. La farce amuse la France entière.
Après un mois de négociations tendues, le parti échappe in extremis à la scission. Dans ce Yalta de la droite, chacun a le sentiment d’avoir sauvé l’essentiel. Copé garde le titre de président jusqu’en novembre 2015, terme de son mandat de trois ans. Fillon a obtenu que soit gravée dans le marbre l’organisation d’une «primaire ouverte» pour la présidentielle. Consultés en juin, les militants exaspérés ont approuvé à plus de 90% cet accord de sortie de crise.
Microparti. C'est ainsi que la droite s'est installée dans un paysage inédit. Pour la première fois de son histoire récente, une demi-douzaine de candidats potentiels peuvent prétendre au leadership. Chacun a son think tank ou son microparti pour financer son activité. Pour l'écrivain-député Bruno Le Maire, portraitiste à succès de s