Cela a sauté aux yeux du ministre de la Ville à travers l'exemple de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), l'ex-fief de Jérôme Cahuzac. Avec la méthode cartographiée mise en place par ses services (lire page 2), on y voit apparaître une poche de pauvreté, effet de la désindustrialisation. En parallèle, c'est l'un des endroits où le FN a percé, lors de la législative partielle de juin qui a vu le candidat UMP devancer de peu le candidat frontiste au deuxième tour.
Pour François Lamy, la juxtaposition des zones où la pauvreté est concentrée (avec au moins 50% des 1 000 habitants qui vivent avec moins de 11 000 euros par an) et des scores du FN est éloquente. Sans en tirer des conclusions définitives, le ministre - proche de Martine Aubry - veut se servir de cette cartographie comme d'un outil… y compris pour comprendre les ressorts du vote Front national. «Quand il y a une telle concentration de pauvreté, c'est propice à la recherche de boucs émissaires. C'est un vieux classique de la construction des populismes, analyse-t-il. Ces poches qui apparaissent correspondent à des zones où le FN devient fort.»
Correspondances. Autre exemple, Brignoles, dans le Var. C'est dans cette commune que le FN a ravi le siège de conseiller général, le mois dernier, lors d'une cantonale partielle très médiatisée qui a vu, là aussi, l'élimination du candidat de gauche au premier tour. Dans cette agglomération de 17 000 habitants, deux