Vous en avez marre d'entendre parler d'impôts ? Eh bien ça va continuer pendant au moins un an. Il y a quelque chose de paradoxal à vouloir répondre au sentiment d'exaspération fiscale des Français par l'annonce d'une grande réforme… fiscale. Elle était presque enterrée, la voilà aujourd'hui totalement ressuscitée. On la disait politiquement inflammable en période de crise, la voici brandie en extincteur de la fronde fiscale qui s'est emparée du pays depuis plusieurs semaines. En annonçant, hier matin dans une interview aux Echos, «que le temps est venu d'une remise à plat de notre fiscalité», Jean-Marc Ayrault a pris son petit monde par surprise. Et c'est une première au sommet de l'exécutif. Jusqu'à présent, le président de la République nous avait habitués à tout le contraire : suivre scrupuleusement un calendrier de réformes défini longtemps à l'avance. «Puisqu'il n'est pas de nature autoritaire, l'autorité de François Hollande ça doit être de créer la surprise», confiait il y a un mois un intime du chef de l'Etat. C'est chose faite. Les niveaux historiques d'impopularité qui frappent le duo sont passés par là. Il fallait reprendre la main. Arrêter la spirale infernale de la contestation. «On était enfermé dans un débat fiscal sans queue ni tête avec des tonalités poujadistes, analyse le député PS Dominique Lefebvre. Il fallait bien trouver une porte de sortie.»
Mordicus. Depuis quelques se