François Hollande a un secret. Contrairement à ce que croient la quasi-totalité des Français, des commentateurs, des dirigeants politiques et de ses propres amis, le président de la République a une stratégie, un objectif, une priorité. Sa ligne bleu horizon, c’est le retour de la croissance par une politique de l’offre. Dans la situation de la France, avec des déficits publics de plus de 4%, un endettement de quelque 90%, un chômage de plus de 11%, la politique classique de relance par la demande est impossible. Elle déclencherait sur le champ la spéculation, elle mettrait en cause l’euro, elle ferait même trembler l’Europe et elle chasserait instantanément les investisseurs. Il n’y a pas aujourd’hui d’alternative à la restauration de la compétitivité des entreprises et à l’allégement des déficits de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. Cette politique de l’offre est courageuse, cohérente, mais absolument impopulaire, puisqu’elle concentre les efforts sur les ménages et le secteur public et qu’elle cherche au contraire à aider le secteur privé à restaurer ses forces. Elle est donc économiquement juste mais politiquement sacrificielle, voire suicidaire.
Elle se heurte de surcroît à des handicaps de taille. Le premier tient évidemment à François Hollande lui-même. Le chef de l’Etat est parfaitement conscient de l’impopularité massive qu’impliquent ses choix. Commencer par le plus difficile en espérant déboucher sur le plus agréable, abandonner la politi