Il y a comme un découragement à voir François Hollande expliquer, face caméra, drapeaux français et européens sans un pli derrière lui, qu'il est «au pouvoir pour pouvoir». L'entretien date de février. Une éternité dans un monde politique où les séquences s'enchaînent à une vitesse folle. Devant la caméra du Gilles Perret, pour son documentaire Les Jours heureux sorti en salle le 6 novembre, le président de la République tente de convaincre qu'il inscrit son action celle du programme du Conseil national de la Résistance, texte bouclé le 15 mars 1944.
Difficile, dans la crise traversée aujourd'hui de retrouver l'optimisme d'une utopie d'après-guerre. Le «pouvoir pour pouvoir» de Hollande sonne comme une impuissance. A l'époque, gaullistes, communistes, socialistes, centristes – tous résistants – avaient signé pour le rétablissement de la semaine de 40 heures, la suppression de l'abattement de 10% sur les salaires des femmes, une augmentation de 130% des retraites, 3 semaines de congés payés pour les jeunes travailleurs, la création de la Sécurité sociale… Etre prêts à gouverner ensemble, au-delà des divergences idéologiques, dès la Libération venue.
«Comme si quelque chose explosait dans votre corps»
Les Jours heureux de Perret raconte ce qu'a été cette parenthèse politique dans une France où le clivage gauche-droite est toujours là, même si la frontière peut être floue chez certains électeurs. Il raconte aussi ce qu'était qu'être résistant pour des gamins comme Léon Landini, 16 ans au début d