Une dizaine de villes tout au plus. Mais l'effet loupe risque de brouiller un peu plus l'image d'une gauche déjà fracturée au plan national. Comme à Dieppe (lire notre reportage), communistes et écologistes subissent dans leurs bastions - ou dans des villes conquises en 2008 - les ambitions socialistes. «Notre stratégie pour les municipales, c'est le rassemblement le plus large de la gauche dans le plus grand nombre d'endroits, défend Christophe Borgel, le monsieur élections du PS. Il y aura seulement quelques exceptions.» Au PCF, on dénonce surtout des «listes de division».
En Seine-Saint-Denis
C'est la dernière «grande ville» que dirige le PCF : Saint-Denis, au nord de Paris. Ici, un socialiste, Mathieu Hanotin, a détrôné en 2012 l'ex-maire Patrick Braouezec à l'Assemblée nationale. Le jeune loup entre maintenant en piste pour prendre l'hôtel de ville à l'édile actuel, Didier Paillard. Et tant pis si pour cela il faut cumuler… «Dans ce cas particulier où il n'y a pas d'adversaire à droite, justifie Hanotin, il faut un rassemblement autour d'un projet, pas une union servant à préserver des intérêts». «J'aimerais plus de pugnacité et d'esprit de conquête de la part des socialistes dans des villes de droite», lui répond Pascal Savoldelli, à la direction du PCF.