Assise samedi matin dans un café des quartiers Sud de Marseille, Anna Rosso-Roig craint de passer pour une girouette. Au printemps elle a beaucoup fait parler d'elle, en quittant des listes du Front de gauche pour celles du Front national. Issue d'une famille communiste, cette quadra avait été candidate de gauche à Marseille aux municipales de 2008, puis aux législatives de 2012, et venait de rejoindre le Rassemblement Bleu Marine (RBM). «Avec toute la stratégie de communication qu'ils avaient mise en place, dit-elle, des gens comme moi ont eu l'espoir qu'ils enlèvent ce côté brutal, cette radicalité du Front national.» Au sein du FN marseillais, elle a découvert que ce n'était pas le cas et a décidé de prendre ses distances. Elle raconte à Libération pourquoi. Et comment derrière la façade bleu Marine, le vieux FN résiste. En juin, après que le site Marsactu a révélé son passage au FN, Rosso-Roig expliquait ce transfuge par son rejet du mariage pour tous, la crainte d'une «islamisation de la France» et le fait qu'elle trouvait Jean-Luc Mélenchon «odieux avec les gens» (lire Libération du 22 juin ).
Gilbert Collard, secrétaire général du RBM, l'avait alors propulsée «représentante» des Bleu Marine pour Marseille. Rosso-Roig était un symbole. Un éten