A une semaine d’une grève des instits contre sa réforme des rythmes scolaires, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, explique pourquoi lui et ses collègues du gouvernement doivent tenir bon face aux mécontentements et aux pressions.
Vous avez le meilleur budget du gouvernement. Et vous vous retrouvez avec une grève le 5 décembre. Ce n’est pas un coup dur ?
L´important, c’est que ce budget réponde aux défis auxquels notre système scolaire est confronté. Un quart de nos élèves sont en grande difficulté, souvent très tôt. La plupart d’entre eux sont issus des milieux les plus défavorisés ! Nous sommes un pays douloureusement inégalitaire - tendance aggravée ces dix dernières années avec les politiques de la droite. Dans l’éducation, il faut agir sur les moyens - et nous créons des postes -, mais aussi changer nos façons de faire quand elles produisent de l’injustice. C’est tout l’enjeu de la refondation.
Pourquoi cette contestation du primaire alors que vous en avez fait votre priorité ?
Le passage aux quatre jours et demi est dans l’intérêt des élèves. Personne ne le conteste. Mais cette nouvelle organisation requiert des efforts pour les collectivités locales, les enseignants, les parents. Je l’assume : je demande aux professeurs de revenir une matinée de plus - sans pour autant augmenter leurs heures de travail. Aujourd’hui, sur les 4 000 communes passées aux quatre jours et demi, deux ont fait marche arrière, dont une à ma dema