Le Front national en avait fait un exemple. «Une icône est née», claironnait le site d'«info» du FN de la Somme. Pensez, un militant UMP tête de liste pour les municipales dans sa ville de Gamaches, qui proposait officiellement une alliance avec le FN pour ravir la mairie communiste. Première du genre en France, les médias s'étaient précipités. Arnaud Cléré, un éleveur de 35 ans, nous expliquait : «La droite classique est à bout de souffle, des alliances comme nous, il y en aura dans toute la France, les patriotes c'est l'avenir» ( Libé du 21 mai). Il en est revenu. «C'était une erreur», regrette-t-il. Exclu de l'UMP, il a demandé sa réintégration à Jean-François Copé. Le président de l'UMP s'est, lui, surtout servi de la lettre de «pardon» que l'égaré lui a envoyéepour répéter que «la droite et l'extrême droite, c'est pas pareil».
«Comme beaucoup de Français, je croyais que le FN était devenu un parti tout à fait fréquentable, qu'il avait changé de figure depuis le parti de Jean-Marie Le Pen d'il y a quarante ans, rapporte Cléré. Mais il reste certaines racines bien ancrées.» L'ex-UMP s'en est aperçu en se rendant à une formation à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief frontiste. Il y a vu «deux personnes avec un tatouage de croix gammée». «Choqué», il réalise alors qu'«au FN, le