Dominique Voynet appelle hier Libération. Elle dit et répète : «Je ne veux plus.» On la rencontre dans son bureau de maire de Montreuil. Devant elle, un texte écrit lui sert de cadre. Il retrace son parcours : «Nous croyions de toutes nos forces que nous pouvions changer la vie.»
Des images de Voynet s’entrechoquent : de la médecin anesthésiste du Jura devenue une figure écolo en combattant le «ni-ni» et en ancrant les Verts à gauche, à la première ministre écologiste de Lionel Jospin en 1997 slalomant, à 38 ans, entre les couleuvres, à sa candidature inaudible à la présidentielle de 2007. Et à la maire en fin de premier mandat dans cette ville de gauche aujourd’hui contestée par Jean-Pierre Brard (apparenté PCF), son prédécesseur, et par le député PS Razzy Hammadi poussé par Claude Bartolone, le patron du département. Celle qu’on surnommait «battling Voynet» raccroche les gants. Politiquement fatiguée, mais debout.
Etes-vous candidate à votre réélection aux municipales ?
Je suis maire de Montreuil depuis 2008. J’ai été élue dans des conditions étonnantes, puisqu’il n’y a pas d’autre exemple de maire l’ayant emporté sans le soutien d’un seul grand parti dans une ville de plus de 100 000 habitants. Cela a été une expérience extraordinaire, je m’y suis consacrée à corps perdu, jour et nuit, et, à quelques mois de la fin de ce mandat, je peux dire que j’y ai