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TRIBUNE

Voynet : «J’ai pris la lourde décision de ne pas me représenter»

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Dans un texte, la maire de Montreuil défend son bilan et explique son choix de ne pas briguer un nouveau mandat.
. (Illustration Stefano Rossetto)
par Dominique Voynet, Maire de Montreuil, Europe Ecologie- les Verts (EE-LV)
publié le 25 novembre 2013 à 22h03

J’étais une très jeune femme quand je me suis engagée en politique, il y a plus de trente ans. Mai 68 était passé par là, et nous croyions de toutes nos forces qu’on pouvait «changer la vie».

Avec d’autres, je me suis lancée à corps perdu dans la construction du mouvement écologiste. Nous étions écologistes, féministes, non-violents, européens. Nous pensions qu’une démocratie se juge à la qualité de ses contre-pouvoirs, au soin apporté aux plus faibles de ses membres, à l’émancipation et à l’autonomie des personnes, au haut niveau de solidarité entre elles.

Très vite, nous ne nous sommes plus contentés d’alerter ceux qui nous gouvernent sur les risques d’un mode de développement goulu et injuste; de les critiquer pour leur indifférence ou leur déni de ce que nous pensions être non pas une crise passagère, mais un nouvel état du monde ; de les convaincre qu’il était contre-productif d’opposer justice sociale et environnement, et que c’étaient les mêmes causes qui expliquaient l’exploitation des hommes et celles des ressources naturelles.

Nous nous sommes présentés aux élections, pour aider à engager les chantiers nécessaires, pour prouver qu’on pouvait faire autrement, pour répondre aussi à la soif d’une mouvance militante qui expérimentait, inventait, proposait des solutions nouvelles pour demain.

Ce fut, et c’est toujours, une œuvre collective. J’y ai pris ma part, en combattant le «ni-ni» et en ancrant les Verts à gauche. Au conseil régional dans les années 80, au Parlement eu