Tout un paradoxe. Les députés ont voté, ce jeudi, la comptabilisation séparée des bulletins blancs lors des élections mais ont repoussé cette mesure pour les prochaines municipales… Et l'ont même rendu incertaine pour les européennes de mai 2014. L'auteur de la proposition de loi, François Sauvadet (UDI), loin de se réjouir de cette «avancée» pour la reconnaissance du vote blanc, regrette «la position un peu hypocrite» du gouvernement et de la majorité qu'il accuse de vouloir «enterrer» le texte.
Déjà le député UDI, qui proposait au départ de compter les bulletins blancs parmi les suffrages exprimés, a dû revoir à la baisse son ambition. Le risque, ont invoqué les réfractaires (au PS comme à l'UMP) serait de voir «la légitimité d'un élu entamée» parce qu'en intégrant le vote blanc, il n'aurait pas atteint la barre symbolique des 50% des voix. Constatant le blocage, Sauvadet a dû se contenter d'un comptage des bulletins blancs séparément des nuls - qui sont comptabilisés ensemble actuellement -, «par souci de consensus». L'UDI espère qu'un vote blanc plus visible offrira une autre réponse à «nos compatriotes tentés, lorsqu'ils ne se reconnaissent pas dans l'offre politique, de voter pour les extrêmes ou de ne pas aller voter».