Ce n'est évidemment pas un nouveau Manuel Valls. Ni même recentré. Disons plutôt un Valls qui a pris conscience qu'à force de cliver, il était en train de se couper d'une partie de la majorité. Pente dangereuse : il pensait être un recours, il était en train de devenir un repoussoir. Il fallait se rétablir. En douceur, sans donner l'impression de se dédire. Mercredi, il était à la tribune de la Mutualité, au meeting du Parti socialiste, pour «défendre la République face aux extrémismes». L'opportunité était trop belle : s'afficher avec la ministre de la Justice. Il n'a pas fait dans la demi-mesure : «Moi, parmi vous, je suis celui qui connaît le mieux Christiane Taubira. Progressivement, malgré les analyses, les avis, nous formons, je le dis, un beau couple», dédié à «l'Etat de droit». Depuis plusieurs semaines, le ministre de l'Intérieur laboure la France. Après le Lot, il a passé vingt-quatre heures en Vendée en début de semaine. Retour sur une inflexion.
Dimanche, 15 h 50 Dans le TGV Paris-Nantes
Col roulé gris anthracite, le coude posé sur une pochette bleue qu'il n'ouvrira pas une seule fois du trajet, Valls parle. On pourrait être au coin du feu, on est dans un carré première classe de TGV. Face à lui, deux journalistes. L'un du Figaro, l'autre de Libération. C'est du off. Evidemment. Le off de Valls a le même goût que celui de Sarkozy : c'est direct, sans détour et souven