Un visage pour en effacer un autre. Tournant la page Cahuzac, François Hollande a décidé de nommer l’ancien procureur général Jean-Louis Nadal à la tête de la nouvelle Haute Autorité de la transparence (HAT), créée par les lois éponymes adoptées cet automne six mois après le scandale politico-financier déclenché par l’ancien ministre du Budget. Soit un magistrat connu pour son inflexibilité et son goût de l’investigation, dont l’équipe de 20 personnes sera chargée d’éplucher les déclarations de patrimoine et d’intérêts de 7 000 responsables politiques. Et, le cas échéant, d’en dénoncer les irrégularités, voire adresser des injonctions aux intéressés et saisir le parquet. Nadal sera auditionné la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, la suivante au Sénat avant une nomination en conseil des ministres le 23 décembre.
Profil. Après un bras de fer législatif tendu sur les lois «transparence», le pouvoir exécutif avait le choix entre trois profils pour incarner la Haute Autorité : un politique retiré des affaires courantes, un élu en fin de carrière identifié sur les questions éthiques, ou un magistrat. Les noms de Lionel Jospin et de la sénatrice Catherine Tasca ont circulé avec insistance. Plus discrètement, certains militaient pour Christian Vigouroux. Problème : avant de regagner le Conseil d'Etat au printemps, ce dernier était «dircab» de Christiane Taubira au ministère de la Justice et, donc, soupçonnable de bienveillance avec l