Le soldat Louvois est tombé au champ de l'absurde technologique et bureaucratique. En déplacement hier à Varces (Isère) auprès du 93e régiment d'artillerie de montagne, le ministre de la Défense a signé l'acte de décès de ce logiciel fou, mis en service en 2011. Après deux années de dysfonctionnements continus, générant des milliers de soldes sous-payées, ou de trop-versés, y compris pour les soldats au front en Afghanistan ou au Mali, Jean-Yves Le Drian a confirmé son «remplacement».
Dans combien de temps ? Le ministre a donné un an aux «grands professionnels» qui seront sollicités pour concevoir, tester, ajuster et valider le futur système. Un an, c'est court pour tenter de mettre un terme définitif à ce que Le Drian qualifie au choix de «désastre» ou de «catastrophe» - laquelle se chiffre en millions d'euros. Mais cela veut dire encore douze mois de corrections manuelles à apporter pour les 200 «soldiers» recrutés en urgence par le ministère pour pallier les déficiences du logiciel.
Capitaine. Comme il l'a fait depuis le début de ce fiasco, ce proche de François Hollande s'est refusé à désigner des «boucs émissaires». Pour Jean-Yves Le Drian, les responsables sont en effet multiples : «L'organisation de Louvois a dilué les responsabilités. La folie de Louvois, c'est aussi qu'il n'y avait pas de capitaine à la barre.» Devant les militaires du 93e