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Dans son Panier, Guérini, la tête haute et la rancune au cœur

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Marseille, une élection à la loupedossier
Malgré ses ennuis judiciaires, le patron PS du conseil général des Bouches-du-Rhône reste courtisé et craint à Marseille. Son objectif : faire échouer le socialiste Patrick Mennucci dans la course à la mairie.
Jean-Noël Guérini en compagnie de Michel Dary (deuxième à gauche), représentant du PRG. (Photo Patrick Gherdoussi)
publié le 5 décembre 2013 à 21h06

Ce matin-là, Jean-Noël Guérini arpente le Panier, quartier le plus corse de Marseille. Sa famille tient le canton depuis 1951 et même s'il n'a jamais vécu là, contrairement à la légende qu'il entretient soigneusement, il joue à domicile. Mais le président du département des Bouches-du-Rhône -plusieurs fois mis en examen et mis au ban du PS - craint désormais de perdre de l'influence : conforté par un sondage très favorable, Eugène Caselli, président de la communauté urbaine marseillaise, a décidé de se présenter ici en mars. Le pressentant déjà mardi, Guérini insiste beaucoup sur la saleté du quartier - la propreté dépend de la communauté urbaine. Les commerçants lui font la bise. Une vieille dame le remercie pour la participation du conseil général à la restauration d'une église. Il hausse les épaules, tourne sur lui-même avec des façons de monarque. «Mais c'est normal, voyons ! Maintenant, j'ai besoin de vos prières…» Tout le monde rigole, il taquine, pince des joues, tutoie. Dit qu'il est ravi d'être à présent «sur le terrain en permanence». Il poursuit un double objectif. Faire battre aux municipales Patrick Mennucci, le candidat officiel du PS, puis se faire réélire sénateur. Après avoir fait le tour des maires de son département pour soigner ces grands électeurs, il se consacre désormais à Marseille.

La première visite a eu lieu le 14 novembre, dans les Quartiers Nord. Samia Ghali, maire des XVe et XVIe arrondissements, l'accueill