C'est toujours triste lorsqu'on a connu un artiste au sommet de son art de le voir péricliter. La scène, les applaudissements, les vivats du public sont une drogue dure. Rares sont les stars qui ont su raccrocher à temps. Pour ma part, j'éprouve une certaine tendresse pour ces êtres qui jusqu'au bout cherchent la chaleur des projecteurs. Dès lors, comment en vouloir à Jean-Luc Mélenchon d'avoir bidouillé son intervention au journal télévisé dimanche dernier. Alors qu'il nous avait promis «la foule des grands jours» pour sa marche en faveur d'une révolution fiscale, le chef du Front de gauche se trouvait quasiment seul, avenue des Gobelins, quelques minutes avant son direct sur TF1. Branle-bas de combat, panique à bord, il a fallu trouver à la hâte une vingtaine de militants afin que le vieux leader paraisse entouré. Pour que l'illusion soit parfaite, TF1, complice de cette mascarade, avait filmé Jean-Luc en plan serré et Claire Chazal, toujours bienveillante, déclarait : «On aperçoit derrière vous des drapeaux et des gens qui se massent.» La grande illusion.
Seulement voilà, pour réussir son coup, Méluche fut bien obligé de s'entendre avec la chaîne du capitalisme, de Bouygues et «des patrons voyous», copiner avec des journalistes, «cette sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier», et tout ça pour la bonne cause : sauver à tout prix les apparences, déguiser la vérité.
Oui, mais manque de bol, un journaliste d’Euronews habitant dans l’immeuble