«Il y a 95% des gens qui s’installent en France qui ne travaillent pas, soit ils ne peuvent pas en raison de leur âge, soit ils ne peuvent pas parce qu’il n’y a pas de travail en France.»
Marine Le Pen sur LCP, le 27 novembre
INTOX. Pour le FN, il y a mille manières d'illustrer le thème chéri du fardeau de l'immigration. Fin novembre, sur LCP, Marine Le Pen a sorti un pot-pourri de ses intox, livrant notamment un chiffre censé accréditer l'oisiveté des immigrés : «Il y a 5% des étrangers qui entrent en France qui ont un contrat de travail. 5%, ça veut dire qu'il y a 95% des gens qui entrent en France qui sont pris en charge par la communauté nationale.» Devant l'incrédulité de son interlocutrice, Marine Le Pen confirme : «Il y a 95% des gens qui s'installent en France qui ne travaillent pas, soit ils ne peuvent pas en raison de leur âge, soit ils ne peuvent pas parce qu'il n'y a pas de travail en France.»
DESINTOX. Il y a des phrases qui montrent que le «FN nouveau» n'est pas si nouveau que ça. Car cette affirmation de Le Pen fille, on la trouvait telle quelle chez Le Pen père, il y a sept ans déjà. Cette marotte familiale est fausse dans ses chiffres, et plus encore dans ce qu'elle veut suggérer. Primo, s'il est indéniable que l'immigration professionnelle est un motif marginal d'octroi de titre de séjour, le chiffre de 5% n'est pas exact. En 2011, 17 800 titres ont été accordés à des immigrés au motif professionnel, sur un total de 191 000. Soit 9%. On trouve dans cet ensemble des salariés, scientifiques, artistes, saisonniers. Tous étant dotés de contrats de travail au moment de l'obtention de leur titre de