En principe, la métropole du Grand Paris est née jeudi soir, quand les députés ont achevé la seconde lecture de la loi d’affirmation des métropoles. Selon le schéma adopté, une intercommunalité géante regroupera Paris et les 124 communes des trois départements l’entourant. Six millions d’habitants. En grande couronne, des intercommunalités d’au moins 200 000 habitants compléteront le dispositif.
En réalité, on n’en est pas encore là. Et le parcours législatif chahuté du texte augure d’une mise en œuvre difficile. Initialement, le gouvernement avait proposé un regroupement de Paris et des intercommunalités de petite couronne. Une sorte de fédération d’agglomérations, qui avait la bénédiction des élus réunis depuis des années au sein de Paris Métropole.
Mais au Sénat, une improbable alliance droite-PC supprime à la surprise générale ce dispositif dès la première lecture, laissant pour Paris un blanc dans le texte. A coup de force, coup de force et demi : les députés s’emparent du vide et forgent une intercommunalité géante que le gouvernement reprend à son compte. Celle qui vient d’être votée.
Formellement, la métropole ne naîtra qu'au 1er janvier 2016. D'ici là, une mission de préfiguration en dessinera les contours, copilotée par l'Etat et par le syndicat d'études Paris Métropole. Tous les élus des communes concernées y participeront, mais les épisodes précédents n'augurent pas d'une ambiance idéale.
Déjà, Paris Métropole a bien du mal à se remettre de l'échec de sa f