Al'entrée, le lustre est gigantesque. D'une insolente brillance. Avec ses couloirs sans fin, ses tapisseries paysagères accrochées aux murs et cette musique d'ascenseur qui descend du plafond, on oublie vite qu'on est à Madrid ce week-end au 4e congrès du Parti de la gauche européenne (PGE). Qu'on a débarqué ici pour observer un embryon de démocratie européenne, la mise en orbite du Grec Alexis Tsipras comme candidat de la gauche antilibérale à la présidence de la Commission européenne… et assister à un nouvel épisode de la crise qui secoue le Front de gauche depuis six mois.
Nous voilà donc, dans un grand hôtel. A quelques échangeurs d’autoroute de l’aéroport de la capitale espagnole. Les 350 délégués et invités - dont ceux du Parti communiste français ou du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon - y ont dormi, mangé, travaillé et débattu dans un amphithéâtre rouge, trop grand pour eux, de leurs orientations aux élections européennes qui se tiendront en mai.
«On est passé de l'ambiance amicale d'une internationale de parti aux prémices d'une entité politique européenne», se réjouit la figure française des communistes européens, Francis Wurtz, bien calé sur son strapontin. Au micro, Bernadette Ségol, secrétaire générale de la confédération européenne des syndicats, entame une longue intervention.
«La crise en Europe nous a forcés à nous rapprocher, à s'organiser», poursuit Maite Mola, vice-présidente du PGE et membre du Parti communiste espa