Menu
Libération
Analyse

Le difficile pas de deux de Paris avec les dirigeants visés

Article réservé aux abonnés
Le gouvernement doit composer avec les chefs d’Etat impliqués.
Denis Sassou-Nguesso, lors du sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, le 6 décembre à l'Elysée. (Photo Laurent Troude)
publié le 15 décembre 2013 à 21h06

La technique est vieille comme la Françafrique. Quand un dirigeant africain de l’ancien «pré carré» n’est pas en odeur de sainteté à Paris ou que son étoile pâlit dangereusement, il existe un moyen imparable pour forcer les portes de l’Elysée : rendre service au «grand frère». Feu le président du Gabon Omar Bongo Ondimba (décédé en 2009) avait montré l’exemple : combien de fois n’a-t-il pas mis à disposition l’aéroport de Libreville pour permettre l’évacuation de ressortissants français pris dans la tourmente d’un coup d’Etat ou d’une rébellion dans la région ? Sans oublier ses nombreuses médiations, effectuées à la demande de Paris ou de sa propre initiative. Notamment en Centrafrique, dont il parlait la langue (le sango).

Réticences. Denis Sassou-Nguesso, le président à vie du Congo-Brazzaville, a bien retenu la leçon. Ces temps-ci, il rend des services précieux. Début décembre, il a ainsi envoyé 500 soldats supplémentaires en Centrafrique, venus renforcer la force africaine déployée sur place, la Fomac (Force multinationale de l'Afrique centrale), qui en a bien besoin. Il a également prêté de l'argent à son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, très proche de Paris et qui a du mal à boucler ses fins de mois. Bref, Sassou sait se rendre indispensable.

Après son élection, François Hollande, qui avait proclamé pendant sa campagne sa volonté de rupture avec la Françafrique, a boudé le dirigeant congolais de longues semaines. Revenu au pouv