Le FN «populiste, poujadiste» mais pas d'«extrême droite»… C'est ainsi qu'Henri Guaino, député UMP des Yvelines et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, analyse la place du Front national dans l'histoire et le paysage politique français, dans une tribune publiée dans le Monde. Il s'explique pour Libération.
Vous qualifiez le FN de «populiste» de «poujadiste» mais vous vous refusez à le cataloguer d’«extrême droite». N’est-ce pas faire écho à Marine Le Pen qui menaçait récemment de poursuivre toute personne qui userait de cette appellation vis-à-vis du FN ?
Non, je dis ce que je pense : le FN n’est pas d’extrême droite tout simplement parce qu’il ne présente pas les caractéristiques attribuées aux mouvements d’extrême droite dans l’histoire. C’est un parti trop plébéien trop populiste qui ne se réfère pas comme l’extrême droite à des hiérarchies ou à des communautés naturelles. Tous les mouvements extrémistes de l’entre-deux-guerres ne furent pas d’extrême droite. Entre un Charles Maurras qui l’a inspiré l’Action française, mouvement typiquement d’extrême droite et des proches du national-socialisme comme Doriot ou Déat, il y a peu de choses en commun si ce n’est d’avoir couvert les mêmes crimes. Je ne crois pas non plus que l’on puisse dire que le FN aujourd’hui est un mouvement fasciste ou nazi. On ne peut pas utiliser ces termes pour tous les mouvements qui prétendent dépasser le clivage droite-gauche en en appelant au peuple. Il n’y a pas par exemple au FN la violence qu’on trouve dans le fascisme dès ses