«Vous feriez mieux de raconter des contes de Noël !» A Alger, où Jean-Marc Ayrault achève aujourd'hui une visite de deux jours, les questions sur la relation entre François Hollande et son Premier ministre, qui se seraient distendues au fil des récentes initiatives du second, ont le don d'agacer les ministres présents. La délégation officielle compte quelques poids lourds du gouvernement - Valls, Montebourg, Peillon -, pas des grands fans d'Ayrault : ils ont tous eu à subir ses colères plus ou moins violentes depuis dix-huit mois.
«Un jour haut, un jour bas». Les relevés de conclusion sur la politique de l'intégration - très polémiques - mis en ligne par Matignon ? «C'est une connerie, mais personne n'est fragilisé. Rien ne va bouger jusqu'en juin», tempête ce membre du gouvernement. Qui y va de sa pique, inattendue, contre le Président : «Et après les élections, on aura un gouvernement resserré de 34 ministres et 42 secrétaires d'Etat. Vous connaissez Hollande…»A Matignon, des conseillers renvoient la balle dans le camp du ministre de l'Intérieur, rappelant que des membres de son cabinet figurent dans les groupes de travail sur l'intégration : «On n'est pas les seuls dans le bateau, faudrait pas l'oublier !» glisse-t-on. Après le déjeuner officiel avec vue sur la baie d'Alger, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, vante la future usine Renault d'Oran et les mérites de la «coloca