Et voilà de quoi alimenter le récit du retour du grand homme providentiel. Non, décidément, clameront ses affidés, «rien ne lui aura été épargné» : Sarkozy martyr de la vengeance des juges et de la vindicte du pouvoir socialiste. Allons, faire cela à celui qui s'affiche si cool avec sa barbe de trois jours à la une du Figaro Magazine et s'apprête à faire don de sa personne à la France pour la sauver…
Mentor. Ce nouvel épisode judiciaire qui touche le tout premier cercle de la sarkozie est pourtant sidérant. Il implique deux hommes liges de l'ancien président de la République, supposés incarner de par leurs fonctions l'intégrité absolue. Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, et Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale, énarques liés par une indéfectible amitié et un même mentor, ont contrôlé durant près d'une décennie tout le dispositif policier du pays. Et donc l'appareil d'Etat. Ils ont fait et défait moult carrières de flics. La fameuse IGS, la police des polices, dépendait d'eux. Or ces deux supposés «grands serviteurs de l'Etat» étaient hier en garde à vue à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières. Pris les doigts dans le pot de ces primes en liquide douces comme le miel, dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour «détournements de fonds publics et recel». Le choc des mots.
Nicolas Sarkozy peut-il s’abstraire de