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Le héraut-fourneau de Florange reconverti

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Courtisé par d’autres partis de gauche, Edouard Martin, le médiatique syndicaliste métallo, a accepté la tête de liste du Parti socialiste pour la région Grand Est aux européennes. Une belle «prise» qui divise ses camarades de la CFDT.
Edouard Martin, à Florange, en mars 2012. (Photo Pascal Bastien)
publié le 18 décembre 2013 à 21h36

«Au début, c'était non, non et non», se souvient Jean-Marc Todeschini, sénateur socialiste de Moselle et principal artisan du ralliement d'Edouard Martin. En juin, le leader CFDT lorrain mènera la liste PS aux élections européennes dans ce Grand Est industriellement sinistré qui l'a vu éclore sur la scène médiatique, lors du bras de fer avec le gouvernement sur Florange. Pour qu'il se lance, il a fallu des hectolitres de petit noir avalés dans un café de Talange, la commune de Todeschini située à quinze kilomètres de l'aciérie d'ArcelorMittal. La genèse ? C'était en mai-juin, juste avant l'été, selon les socialistes. Mais pour certains écologistes, qui auraient eux aussi bien aimé attirer Martin dans leurs filets électoraux, l'idée a germé «il y a bien plus longtemps», au creux de l'hiver dernier. Soit juste après la crise gouvernementale sur la nationalisation de Florange. «C'est un sujet qu'Hollande a évoqué lui-même avec Todeschini, confirme une source socialiste. Le Président a eu très tôt le souhait d'ouvrir cette liste et d'autres à la société civile.» Et l'intuition que confier une tête de liste à celui qui a un jour juré son «malheur» et qualifié le Premier ministre de «traître» serait un très bon coup politique. Todeschini refuse de commenter cette implication élyséenne, consent juste à raconter qu'il avait «plusieurs feux verts» pour discuter des européennes avec Martin. «Mais je ne vous en donnerai