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reportage

«Je croyais que quand t’étais à la rue tu perdais ton droit de vote»

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Dans un centre parisien qui accompagne les allocataires du RSA, l'inscription sur les listes électorales ne fait pas vraiment recette. Paroles sur leur rapport à la citoyenneté et à la politique.
Distribution de repas par Les Restos du cœur à Paris en 2013. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 24 décembre 2013 à 9h39

Affichée au mur de la salle d'accueil, une annonce pour un colloque sur «la citoyenneté des personnes pauvres» semble n'intéresser personne. Sur les chaises, traînent les journaux du jour, quelques gratuits attrapés dans le métro et des Monde, des Parisien. Souvent piqués, il ne reste alors que les suppléments «Argent» et «Entreprises». Avant de rencontrer l'un des assistants sociaux, ils sont nombreux à jeter un coup d'œil sur la presse, dans ce centre Prism, de l'association Aurore, à Paris (XIIIe arrondissement). «Ils suivent beaucoup, écoutent la radio, ils s'informent bien plus qu'on ne le croit», note une responsable.

Dans la petite cour, on discute de temps en temps politique, les mains collées aux gobelets de café chaud distribué gratuitement. Certains s'emballent, certains s'en foutent. Ici, près de 900 allocataires du RSA, parfois à la rue ou sortant de prison, sont accueillis et accompagnés au long cours. «On commence par leur rappeler leurs droits, l'accès aux soins, au logement et le droit de vote», explique Jean-Marc Escurier, le directeur du centre. S'ils le veulent, on les aide à accomplir les démarches pour s'inscrire sur les listes électorales, on leur indique les adresses agréées par la préfecture pour demander leur domiciliation. Combien seront-ils à voter aux municipal