«Je ne veux pas vous voir», prévient d'emblée François Bayrou. Candidat pour la troisième fois à la mairie de Pau, l'ancien prétendant à l'Elysée ne veut pas, pour cette nouvelle campagne, d'une nuée de photographes et de journalistes débarqués de Paris le suivant arpenter les marchés et les rues de la ville natale d'Henri IV. Le leader du centre en est revenu à des ambitions toutes locales. Il entend jouer dans un tête-à-tête entre lui et les Palois, yeux dans les yeux. Loin des feux médiatiques qu'il s'évertue à fuir pour prouver à son électorat béarnais que son avenir se limite désormais à la mairie de Pau. Presque un acte de contrition pour ce démocrate-chrétien. «J'ai changé de vie», a-t-il déclaré lors de l'annonce de sa candidature début novembre. Un «ré-enracinement» voulu, a-t-il expliqué à ses proches, pour vivre «d'en bas et non plus d'en haut» les difficultés des Français. Main sur le cœur, il a juré qu'il ne se consacrerait plus qu'à ses païs, ses futurs administrés palois sans briguer d'autre mandat national.
Rôle. Jeudi, lors de la réunion du conseil municipal de la ville, présidé par la députée-maire socialiste Martine Lignières-Cassou, le conseiller municipal d'opposition Bayrou lève le doigt pour prendre la parole. On entend celui qui espérait s'emparer des rênes de la maison France plaider pour le report de la décision concernant la mise en chantier du Bus Tram sur la ville.