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Libération

Le chantage au jihad, avec enfant, d’un père divorcé

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Famille. En octobre, un habitant de Villeurbanne a fui en Turquie avec sa fille de 20 mois. Et parle aujourd’hui d’aller combattre en Syrie.
Meriam, la mère d'Assia, vendredi 27 décembre 2013, à Lyon. (Photo Félix Ledru)
publié le 27 décembre 2013 à 21h46

Depuis qu’il a kidnappé sa fille en octobre et jusqu’à peu, Hamza appelait régulièrement son ex-femme. A Meriam, domiciliée dans l’Ain, il demandait de revenir vivre avec lui. De le rejoindre en Turquie, où il a fui avec leur fille Assia, aujourd’hui âgée de 20 mois. Il l’autorisait même à parler quelques minutes à la petite, à lui chanter des chansons.

Devant les refus répétés de son ex-épouse de le retrouver, Hamza a changé de ton. La semaine dernière, «il m'a appelée pour me dire qu'il ne pouvait plus m'attendre et qu'il était à deux doigts de passer la frontière pour aller combattre en Syrie», raconte Meriam, 25 ans, jointe par Libération. Le père de sa fille, âgé lui aussi de 25 ans, lui a précisé vouloir rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste qui se bat contre le régime de Bachar al-Assad.

Mandat d'arrêt. Depuis ce coup de téléphone, la jeune femme ne reçoit plus aucune nouvelle du fugitif et a donc décidé de médiatiser son histoire. Suite à sa petite conférence de presse improvisée le week-end dernier, Meriam a appris avec soulagement qu'un mandat d'arrêt international avait enfin été diffusé par Interpol le 20 décembre contre Hamza… «On attendait ce mandat d'arrêt, commente Me Gabriel Versini-Bullara, conseil de Meriam. Reste à savoir si l'ex-époux de ma cliente est localisable ou pas, si les autorités peuvent le retrouver en Turquie. Nous espérons également qu'il n'a pas franchi la