Dans ce monde hystérisé qui est le nôtre, où une info chasse l'autre avant même que l'on ait le temps de l'analyser, il est bon, et utile parfois, d'appuyer sur la touche pause et de donner la parole à celles et ceux qui nous apparaissent comme des «sages» car délestés de l'ambition du pouvoir. En cette fin d'année 2013, qui a vu la société française se déchirer autour du mariage pour tous et les injures racistes fuser à un niveau rappelant les pires heures du siècle dernier, nous avons eu envie d'une longue discussion avec Robert Badinter. «Sage», il le fut au sens propre puisqu'il a présidé neuf ans durant le Conseil constitutionnel, de 1986 à 1995. Sage, il le restera surtout à jamais pour avoir été celui qui, ministre de la Justice sous François Mitterrand, a obtenu l'abolition de la peine de mort, un combat mené avec courage et passion (à ceux qui l'ont oublié ou qui n'étaient pas nés à cette époque, relisez son discours devant l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981, il y a là de quoi ne jamais plus désespérer de la politique). Courage et passion, ce sont bien les termes qui viennent à l'esprit pour qualifier celle qui, près de trente ans plus tard, a pris le relais de Badinter place Vendôme. Christiane Taubira a été la personnalité marquante de 2013 et il nous a semblé juste, pour ce dernier «Libé Week-end» de l'année, de demander à son illustre prédécesseur de revenir sur les attaques dont ils ont tous deux été l'objet - et, au-delà, sur le rôl
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publié le 27 décembre 2013 à 21h16
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