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Libération

Le parler cru de Mélenchon

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La provocation comme stratégie.
publié le 29 décembre 2013 à 20h16

«Mettre du conflit partout.» La stratégie définie au congrès du Parti de gauche, à Bordeaux en mars, va se poursuivre en 2014. François Delapierre l'avait inaugurée en traitant à la tribune Pierre Moscovici de «salopard» pour ne pas avoir soutenu Chypre. Puis Jean-Luc Mélenchon, lui-même, s'est mis à ce «parler cru et dru» qui «éveille les consciences, provoque du débat». Au JDD, il dénonce un Manuel Valls «contaminé par le FN», puis se moque sur Twitter d'une Marine Le Pen qui «se casse le cul dans sa piscine» pendant qu'il se «casse le cul pour les ouvriers».

Une dose de provocation dont les médias raffolent… Quitte à se laisser enfermer dans sa propre caricature. Ainsi, après la manifestation du Front de gauche le 1er décembre contre la hausse de certains taux de TVA au 1er janvier, Mélenchon a fait le tour des plateaux pour… expliquer pourquoi il y avait bien 100 000 personnes et non 7 000 comme annoncé par la préfecture de police. Au lieu d'utiliser son temps d'antenne pour exposer ses propositions.

Peu importe, l'objectif reste le même : se poser en représentant de l'antisystème et ne pas laisser ce champ-là à la seule Le Pen. Et pour cela, rien de mieux à ses yeux que d'être diabolisé par la «caste médiatique». En mars, il avait prévenu devant des journalistes : «Tant que vous dédiabolisez [Marine Le Pen] et que vous me diabolisez, vous êtes ma meilleure équipe de