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Interview

«On ne sait pas ce que votent nos députés»

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L'heure de la transparence ?dossier
Benjamin Ooghe-Tabanou, de l’association vigie Regards citoyens.
A l'Assemblée nationale, lors du vote sur le mariage pour tous, le 12 février. (Photo Vincent NGUYEN. Riva Press)
publié le 2 janvier 2014 à 19h36
(mis à jour le 3 janvier 2014 à 14h09)

Aujourd'hui, il est le plus souvent impossible de connaître les votes individuels de nos députés. Ceux-ci, la plupart du temps, ne sont pas rendus publics. De plus, le système de délégation maintient cette opacité. On se souvient de Christian Jacob, chef de file du groupe UMP, pendant le mariage pour tous, demandant que chaque député vote «uniquement à partir de son propre boîtier», ou du PS Christian Paul s'étonnant, lors du débat sur les retraites, que les députés UDI soient deux dans l'Hémicycle, mais neuf à voter…

Mi-décembre, le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, a proposé que les députés ne puissent plus faire de délégations de vote lors des scrutins publics demandés en séance. Une proposition plutôt bien accueillie par les groupes du Palais-Bourbon. Benjamin Ooghe-Tabanou, l'un des fondateurs de Regards citoyens, une association vigie qui milite pour «un accès simplifié au fonctionnement de nos institutions démocratiques à partir des informations publiques», s'en félicite.

Sur les votes à l’Assemblée, vous parlez d’une situation «ubuesque»…

Les citoyens peuvent suivre l’activité de leurs représentants au travers des rapports, des amendements ou des interventions, qui sont rendus publics, mais lorsqu’il s’agit de la mission constitutionnelle première du législateur, voter la loi, on ne peut pas savoir quel est le choix de son représentant. Il n’y a quasiment pas de relevés des votes. Seuls les scrutins solennels, utilisés lors du vote final d’une réforme, fournissent une liste exhaustive. Mais, depuis le début d