Ne pas se méprendre : construire 200 kilomètres de métro n'est pas un métier technique. C'est un poste politique. C'est donc à Matignon que vient de se faire le choix du futur président du directoire de la Société du Grand Paris, en la personne de Philippe Yvin, conseiller au cabinet du Premier ministre. Une nomination sous la bienveillante approbation de Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale mais surtout, en l'espèce, ancien patron de la Seine-Saint-Denis et «l'un des pères du Grand Paris des transports», dixit son entourage. «La décision est à Matignon mais le choix ne peut pas se faire sans Bartolone», résume un proche du dossier.
En matière de Grand Paris, Philippe Yvin a des états de service constrastés. Au cabinet d'Ayraut, il a été l'an dernier le «superviseur» de la loi sur les métropoles, en particulier dans son volet parisien, grand partisan d'une métropole de Paris fondée sur les intercommunalités. Manque de chance : c'est justement ce schéma que le Sénat a fait exploser dès la première lecture du texte, surprise que pas plus lui que personne d'autre d'ailleurs, n'a vu venir.
A l’exception de cette petite erreur d’appréciation, Yvin présente toutes les qualités politiques requises pour la direction de la SGP dont une, majeure : celle de se trouver à l’intersection exacte entre Jean-Marc Ayraut et Claude Bartolon