La politique est un manège cruel et enchanté qui ne s'arrête jamais. Les rares élus qui y ont conquis leur place sont supposés s'y cramponner, pas elle. «J'ai besoin de lire, de dormir, d'être amoureuse», confie Dominique Voynet. On la retrouve dans son grand bureau blanc de la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis), juste avant Noël, un mois après l'annonce de son retrait de la vie politique, faite dans Libération. Elle a été la première ministre verte de l'Environnement d'un gouvernement de gauche, deux fois candidate à la présidentielle, députée et sénatrice, elle est la seule maire écologiste d'une ville de plus de 100 000 habitants. Mais, à 55 ans, elle ne briguera pas de second mandat en mars.
«Si la seule façon d'être réélue, c'est d'être encore plus dure, de rendre coup pour coup, de traiter mes adversaires comme ils me traitent, avec des rumeurs, des insultes, des attaques…», lâchait-elle à Libération le 25 novembre. Elle nous répète : «Je ne veux plus», et on entend : «Je n'en peux plus.» Après trente ans d'un parcours politique où elle a enchaîné les combats, souvent perdus d'avance, celle qu'on appelait «Battling Voynet» raccroche les gants. Ses adversaires décrivent une maire «cassante», qui «n'aime pas les gens», et lui prédisaient un KO aux municipales dans cette ville de gauche où des socialistes s