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Libération

D’une gauche malheureuse, infiniment malheureuse…

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publié le 9 janvier 2014 à 17h06

Et de ce malheur qui nous accable, Dieudonné se révèle, bien au-delà de sa capacité de nuisance spécifique, un ponctuel révélateur en même temps qu'un misérable épiphénomène. De celui que le monde éditorial dans son entièreté, ou à peu près, n'appelle plus aujourd'hui en se pinçant le nez que «Dieudonné M'Bala M'Bala» ou «M. M'Bala M'Bala», ainsi que le faisait naguère la dynastie raciste des Le Pen (ici, malaise), tout, depuis quelques années, a été dit, et tout, depuis quelques semaines, se répète : que l'homme s'affiche avec ostentation antisémite par conviction, par opportunisme, par provocation ou le tout à la fois ; que son antisémitisme déshonore l'antiracisme qu'il professa un temps ; que la marque déposée de sa «quenelle», dite «antisystème», évoque tantôt un bras d'honneur inversé, tantôt le salut nazi que, dans le Dr Folamour de Kubrick, Peter Sellers ne parvient pas à réfréner, et qu'elle est alternativement, pour ses publics imbéciles ou rusés, innocents ou pervers, aliénés ou retors, ceci et cela ; que ses flirts plus qu'appuyés avec le négationnisme explicite des Le Pen, Soral et Faurisson ont décrédibilisé chez lui toute hypothèse de «second degré» à alibi humoristique ; et que ses propos suggérant pour Patrick Cohen un destin de chambre à gaz firent mal aux oreilles, quand bien même l'animateur de France Inter avait été bien mal inspiré en appelant sur France 5 au boycottage de Tariq Ramadan.

Le fait est qu'ayant énoncé ces évidence