Douze «vilains petits canards» à droite et deux menteurs à gauche : les responsables de la majorité n'ont pas été longs à comprendre que le refus du Sénat de lever l'immunité parlementaire du plus fortuné de ses élus, l'UMP Serge Dassault, mis en cause dans une affaire de votes présumés achetés à Corbeil-Essonnes, allait se résumer à cette addition aussi simple que politiquement explosive. Un risque tellement prégnant qu'hier, le Premier ministre, «choqué» par la décision de la Haute Assemblée, a apporté sans tarder son plein soutien à la volonté déclarée du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, d'œuvrer en faveur d'une plus grande transparence des votes au sein de l'institution.
De fait, le secret qui prévaut au bureau du Sénat - son organe directeur -, appelé mercredi à se prononcer sur la recevabilité de la demande des juges, a permis l'inacceptable : aux 12 élus de droite (sur 12) de ne pas avoir à justifier leur vote, et à deux élus de gauche (sur 14) de ne pas même l'assumer. Au risque que les leurs se perdent en conjectures sur leurs motivations : «de vieilles amitiés, des connivences, des renvois d'ascenseur, que sais-je…» a regretté hier la sénatrice PS de l'Oise Laurence Rossignol sur France Inter.
Garant. Des deux maux - ne pas se justifier, ne pas assumer - le second était le moins attendu et partant, le pire. Dès mercredi, les présidents des groupes de la majorité (PS, Verts, communistes, radicaux) on