Menu
Libération
récit

Dassault : gueule de bois au Sénat

Article réservé aux abonnés
Sonnée par le refus de voter la levée d’immunité de l’avionneur, l’institution promet des réformes.
Au Sénat. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 9 janvier 2014 à 21h16

Douze «vilains petits canards» à droite et deux menteurs à gauche : les responsables de la majorité n'ont pas été longs à comprendre que le refus du Sénat de lever l'immunité parlementaire du plus fortuné de ses élus, l'UMP Serge Dassault, mis en cause dans une affaire de votes présumés achetés à Corbeil-Essonnes, allait se résumer à cette addition aussi simple que politiquement explosive. Un risque tellement prégnant qu'hier, le Premier ministre, «choqué» par la décision de la Haute Assemblée, a apporté sans tarder son plein soutien à la volonté déclarée du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, d'œuvrer en faveur d'une plus grande transparence des votes au sein de l'institution.

De fait, le secret qui prévaut au bureau du Sénat - son organe directeur -, appelé mercredi à se prononcer sur la recevabilité de la demande des juges, a permis l'inacceptable : aux 12 élus de droite (sur 12) de ne pas avoir à justifier leur vote, et à deux élus de gauche (sur 14) de ne pas même l'assumer. Au risque que les leurs se perdent en conjectures sur leurs motivations : «de vieilles amitiés, des connivences, des renvois d'ascenseur, que sais-je…» a regretté hier la sénatrice PS de l'Oise Laurence Rossignol sur France Inter.

Garant. Des deux maux - ne pas se justifier, ne pas assumer - le second était le moins attendu et partant, le pire. Dès mercredi, les présidents des groupes de la majorité (PS, Verts, communistes, radicaux) on