Première dame, premier monsieur : de par son parcours politique et personnel, François Hollande était le plus à même de mettre un terme à cet anachronisme démocratique, cette survivance monarchique que les magazines people, ce n’est pas un hasard, excellent à chroniquer. Une occasion ratée.
«On n'élit pas une famille», avait fort justement rappelé le candidat socialiste. A l'époque, il disait vouloir dépoussiérer le protocole de l'Elysée, affirmait que sa compagne, Valérie Trierweiler, n'avait «aucun rôle politique». Tout juste l'avait-il présentée fin 2011 dans Gala sous le titre : «C'est la femme de ma vie». Nous confiant ensuite qu'il aurait dû ajouter «aujourd'hui» pour ne pas froisser sa première famille. Si le candidat se prêtait alors à la mise en scène de son couple, c'était pour les photos.
Simulacre. Le ridicule de cette situation de conjoint ne lui avait pas échappé lors de la candidature de Ségolène Royal à l'élection présidentielle de 2007. Allait-on appeler «premier monsieur» le premier secrétaire du PS ? Il avait alors fait savoir qu'il ne se prêterait pas à ce simulacre protocolaire. Elevé dans une conception éthique de la politique au service du public, cet homme pudique qui a grandi dans les brisées de Mai 68 reste mû par un attachement jaloux à sa liberté privée, qu'elle soit politique, intellectuelle ou sexuelle. N'a-t-il pas toujours refusé de se marier ? En face de lui, Valérie Trie