Menu
Libération
Interview

«On le sentait tendu, en vigilance absolue»

Article réservé aux abonnés
Cynthia Fleury. philosophe et psychanalyste :
publié le 14 janvier 2014 à 21h46

«François Hollande était inhabituellement lent, jouant des silences, comme s'il retardait le moment des questions… Il a refait le coup de l'anaphore ("ce que je veux qu'elle soit", "à 25 ans") mais l'enthousiasme n'y était plus.

«Sur la première question concernant sa vie privée, il a fait en sorte que cette affaire ne devienne pas un «sujet d'échange», ici et maintenant. Il a renvoyé à plus tard, sous-entendu à une communication unilatérale, où lui seul s'exprimerait, sans réciproque aucune avec les journalistes. Il a gagné du temps, cela reste la signature du hollandisme. On le sentait tendu, en vigilance absolue sur chaque mot qu'il prononçait afin d'éviter tout lapsus. Sa stratégie a été un moindre mal.

«Sur l'avenir de Valérie Trierweiler, entendre "Madame Trieweiler est-elle toujours première dame de France ?" avait un écho des plus désuets, au sens monarchique. "Sire, Madame de Montespan a-t-elle toujours votre amour ? Se maintient-elle dans l'aile principale ou va-t-il falloir préparer les appartements pour Madame de Maintenon ?" Comme s'il s'agissait d'une favorite du roi. Valérie Trierweiler aura au moins eu un mérite, non des moindres : elle voulait dépoussiérer la fonction. Elle l'a tant dépoussiérée qu'elle l'a fait disparaître. Elle a pleinement rempli son mandat.

«Politiquement, la volonté de Hollande de créer un couple franco-allemand sur une harmonisation fiscale et la création d’un salaire minimum commun peut constituer une