Elle affirme sans asséner, donne le change sans agressivité, et garde un sourire moelleux même pour décocher l'argument qui va l'emporter. Quand un présentateur télé lui propose d'avoir le dernier mot dans un débat, elle rectifie: ce sera «un dernier chiffre». Et c'est sa force: Valérie Rabault manie les nombres et les pourcentages, les recettes et les déficits avec l'aisance de l'experte. Matheuse et économiste, elle convoque sans effort outils et résultats des politiques publiques, mais toujours avec pédagogie, pour ne pas larguer ses interlocuteurs ou son audience.
Diplômée des Ponts et Chaussées, spécialisée à la fois en génie civil et en économie, elle pourrait, à 40 ans, jouer les grandes gueules, les «pousse-toi de là que je m'y mette». Ce n'est pas le cas, et on est même un peu étonnée, quand elle remarque: «Les femmes s'expriment quand elles ont 100% de maîtrise du sujet» – sous-entendu : ce qui n'est pas le cas des hommes – les incitant à «prendre plus de risque». On a pourtant l'impression que Valérie Rabault sait très bien de quoi elle parle. D'ailleurs elle ne disserte pas sur tout, à tout bout de champ.
«Les gens sont un peu perdus»
Elue en juin dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne, une circonscription réservée «femmes», par le PS, elle a naturellement demandé à siéger à la commission des finances dont elle est vice-présidente. Elle fut la première femme à s'être assise pour y présider une séance…
Valérie Rabault regardera les vœux à la pres