Bien sûr il y eut les questions sur sa vie privée et son affirmation social-démocrate. Mais, au-delà des annonces et des petites phrases, c’est peut-être une stratégie pour la prochaine présidentielle que François Hollande a dessinée au fil de sa conférence de presse. Une stratégie qui consacre définitivement la rupture avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, parie sur le soutien convaincu ou résigné de la majorité et vise la division de l’opposition. Le piège est subtil car en reprenant à son compte certains grands principes économiques de la droite libérale, sans jamais lui tendre officiellement la main, le chef de l’Etat met le centre et une partie de l’UMP au pied du mur. Soit ils restent alliés à la droite décomplexée de Copé, quitte à renier leurs valeurs et leurs convictions et à perdre un peu plus de crédit dans l’opinion, soit ils apportent un soutien - même mesuré - à la politique gouvernementale et scellent à terme l’éclatement de l’opposition. Quant à Sarkozy, dont la rumeur rapporte qu’il se gausse des déboires conjugaux de Hollande, dans la confusion idéologique de cette droite déboussolée, il aura bien du mal à jouer les sauveurs d’une France en péril… Reste que cette stratégie de large rassemblement, inspirée par celle de François Mitterrand en 1988, ne portera ses fruits électoraux qu’à deux conditions : le soutien sans faille de la majorité aux nouveaux mots du Président et des résultats économiques rapides à commencer par l’amélioration des chiffres
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