Après un marin, un «terrien». Au sein d’une institution militaire fragilisée, où chaque armée est soucieuse de son poids respectif, nul doute que la nomination au poste suprême du général Pierre de Villiers sera interprétée comme un signal fort envoyé à l’armée de terre, la plus touchée par les restructurations en cours.
A 57 ans, ce saint-cyrien, issu des rangs de la cavalerie blindée, qui a servi notamment au Kosovo en 1999 puis en Afghanistan, a été nommé hier chef d’état-major des armées. Pierre de Villiers, qui prendra ses fonctions le 15 février, succède à l’amiral Edouard Guillaud, atteint par la limite d’âge. Nommé en 2010, ce dernier n’a pas eu la partie facile : il a dû imposer aux armées les réductions drastiques d’effectifs sous Nicolas Sarkozy, au titre de la RGPP (révision générale des politiques publiques), tout en digérant sous le règne de François Hollande une reprise en main de la Défense par le ministre Jean-Yves Le Drian, au détriment de l’état-major des armées.
Continuité. Jusqu'ici major général, autrement dit numéro 2 de la hiérarchie, Pierre de Villiers est apprécié au sein de l'institution. «C'est un type qui a un bon contact et qui aime les autres, dit un haut fonctionnaire qui le pratique depuis des années. Major général, c'est un boulot de soutier, c'est lui qui tient la baraque pendant que le chef d'état-major est sur le terrain ou en représentation.» Homme de devoir, le nouveau patron de l'ar