L’idée n’est pas technocratique, comme le prétendent certains barons locaux. Elle n’est pas non plus simplement financière et comptable. Elle est éminemment politique. Car, en annonçant une vaste réforme territoriale, François Hollande vise à refonder les structures désuètes, dispendieuses et parfois kafkaïennes de notre démocratie locale. Au fil des années, les collectivités locales se sont empilées, les régions s’ajoutant aux départements, les communautés d’agglomérations aux communes, dans un maelström administratif fait d’enchevêtrements et de doublons de compétences qui ont creusé les déficits en même temps que l’incompréhension des citoyens. Il y a urgence à fusionner certaines régions, à rayer certains départements d’une carte bicentenaire et à regrouper les forces et les moyens des communes. C’est une question de clarté et d’efficacité.
Mais, l’effet d’annonce passé, il appartient au gouvernement d’aller au bout de cette volonté et surtout de ne pas céder aux vieux conservatismes, comme lors du débat sur la transparence de la vie politique. François Hollande et Jean-Marc Ayrault devront rester insensibles aux pressions de ces barons des villes et des champs qui se sont déjà manifestés pour entraver tout changement. Leur résistance méritera d’être d’autant plus ferme que la plupart des réfractaires figurent au premier rang de la majorité : patrons de conseils généraux ou présidents de régions. La modernisation passera nécessairement par la suppression de quelques baron